À PARAÎTRE
Consignées depuis 2009, les notes d’atelier d’Agnès Thurnauer participent pleinement de sa recherche et mènent de plain-pied vers le lieu actif de sa création. Cet ouvrage dévoile – au fil des jours, des événements et des rencontres – des pensées, saisies sur le vif, au centre de sa pratique, qu’elle questionne à travers une matière vivante qui abreuve tout son art.
Préface de Tiphaine Samoyault
Les fleurs nous sont si familières que nous ne croyons pas nécessaire de nous interroger sur leur histoire. Saurions-nous cependant dire pourquoi elles ont une telle présence dans nos vies quotidiennes et dans les arts, et pourquoi nous leur accordons une telle importance ?
Configurations, vol.3
En quoi Auschwitz a-t-il rompu les modalités traditionnelles de représentation de la figure humaine héritées de la Renaissance ? Dans quelle mesure cette rupture s’est-elle logée dans le discours moderniste au point, désormais, d’y passer en partie inaperçue ? L’art contemporain est-il un art qui se situe simplement après Auschwitz ou bien est-il, de manière plus complexe, un art d’après l’événement ?
Telles sont quelques-unes des questions qui donnent a cette Histoire de l’art d’après Auschwitz ses principales orientations. À bien des égards, en proposant une relecture critique des fondements de la modernité artistique et une généalogie de l’art contemporain, cette vaste étude se veut donc aussi une contre-histoire de l’art.
« Rupture, cassure, décalage, échappée, dissidence sont les mots-clés de l’histoire de l’art moderne. Depuis Manet et Cézanne, l’art rompt avec son milieu, rompt avec la tradition, rompt avec les idées ou les valeurs dominantes. Que reflète alors cet art déchaîné hormis sa propre errance ? Existe-t-il, sinon des liens tenaces, à tout le moins quelques fils ténus qui rattachent encore l’œuvre à une histoire qui ne serait pas seulement celle des artistes, de leur production ou de leur ghetto ? »
« Soit un sarcophage romain. On le visite au Louvre, aile Denon, Galerie Daru. Son cartel mentionne que le bas-relief qui orne sa face antérieure illustre le thème – aujourd’hui méconnu – d’Achille chez le roi Lycomède. » Pour explorer le bas-relief de ce sarcophage, James Bloedé propose une approche guidée par l’observation de la composition des figures, élevant cet objet d’étude en illustration de méthode, féconde, partant de l’analyse des formes pour la confronter ensuite au sujet représenté – rencontre de l’image fixe avec le temps de la narration – et rejoindre ainsi le génie propre d’un artiste : le pouvoir de la composition. Cet ouvrage constitue donc à la fois l’étude d’une œuvre et un traité par l’exemple.
Quelle est cette émotion esthétique particulière qu’engendre l’œuvre de Bernard Réquichot ? Pour en creuser toutes les dimensions, cet ouvrage analyse les dessins, les peintures, les collages et les reliquaires autant que les écrits laissés par l’artiste.
Jeune mariée enceinte de son premier enfant, Sylvie accouche d’un garçon qui meurt dans les premiers instants de sa vie. Dix-huit mois plus tard, le 10 juin 1819, Gustave Courbet vient au monde. Cinq sœurs arrivent après lui. Il est le second, seul garçon survivant d’une fratrie endeuillée à l’origine par la mort à la naissance du frère aîné. En quête de son identité, il bataille alors contre ce spectre dans les yeux de sa mère. Le fait de savoir qu’il est celui qui vient au monde après ce drame change-t-il quelque chose dans notre rencontre avec l’œuvre de Courbet ?
Préface d’Yves Ravey
Aux discours et controverses de l’histoire de l’art, Guy Boley substitue l’histoire d’une vie, faisant de l’existence et de l’œuvre du peintre Rogier Van der Weyden (1399-1464) – de ceux qu’on nomme « primitifs flamands » et qui fut l’auteur d’une prodigieuse Descente de Croix qu’on lui commanda en 1435 – un récit vivant, sensible et libre. Suivant le fil des événements connus, s’appuyant sur les faits et interrogeant les événements que nous relatent les spécialistes, c’est un regard au présent qui aussitôt se porte vers ce maître issu d’une famille d’humbles artisans, que rien ne prédestinait à la tâche, tentant de rejoindre l’énigme qui sous-tend la création artistique devant la destinée tragique et partagée des hommes.
« Beautés » n° 19
Ce nouveau volume de la collection « Beautés » rassemble, dans sa démarche pluridisciplinaire habituelle, huit textes pour questionner, approcher, ressaisir la notion du fragment dans l’art – fragmentation qui n’est souvent que le reflet de celle de la vie intérieure éclatée, ou de celle extérieure soumise au temps qui désassemble les unités. Un regard multiple, jamais indifférent, varié dans les conceptions et les sensibilités diverses des époques, qu’il s’agit de traverser par morceaux, pour en rejoindre le plein sens.
Ouvrage collectif sous la direction de François-Marie Deyrolle & Camille Saint-Jacques
Rassemblant 104 Danses macabres modernes et plus de 1000 images commentées, ainsi que 13 focus thématiques, l’ouvrage de Vincent Wackenheim témoigne de la vitalité et de la pérennité d’une forme graphique ancienne que de nombreux artistes, de toutes nationalités, revisitèrent dès le XVIIIe siècle. Le fil conducteur est ici de montrer comment ceux-ci, selon les orientations stylistiques de leur temps, ont réinterprété des images iconiques installées dans les imaginaires depuis le XVe siècle, en y intégrant, à partir d’une structure originelle marquée par l’histoire religieuse, des thématiques nouvelles, sociales et politiques, tragiques et burlesques, conséquences aussi des deux guerres mondiales.
« De quoi l’art brut est-il le nom ? », colloque organisé à Cerisy du 18 au 22 mai 2022, s’inscrit dans un contexte où les débats sur le terme d’art brut et la reconnaissance des œuvres qui lui sont associées progressent de concert. Décloisonnement des catégories artistiques, esthétiques de la réception, motivations et agentivité du geste créateur ont constitué autant de domaines de recherche et d’expérimentation autour desquels a gravité la plupart des interventions, mettant ainsi la recherche sur l’art brut au diapason des questions les plus actuelles de la recherche contemporaine et du monde de l’art.
Collectif, sous la direction de Christian Berst
Le dialogue entretenu avec les morts, danse macabre irriguée par un comique franchement grotesque ou diablement facétieux, alimente ce récit-fleuve qui déborde de toutes les frontières répertoriées. En remontant aux sources du rêve et de ses blessures, Bruno Krebs renouvelle et ravive les somptueuses couleurs du réel.