« Soit un sarcophage romain. On le visite au Louvre, aile Denon, Galerie Daru. Son cartel mentionne que le bas-relief qui orne sa face antérieure illustre le thème – aujourd’hui méconnu – d’Achille chez le roi Lycomède. » Pour explorer le bas-relief de ce sarcophage, James Bloedé propose une approche guidée par l’observation de la composition des figures, élevant cet objet d’étude en illustration de méthode, féconde, partant de l’analyse des formes pour la confronter ensuite au sujet représenté – rencontre de l’image fixe avec le temps de la narration – et rejoindre ainsi le génie propre d’un artiste : le pouvoir de la composition. Cet ouvrage constitue donc à la fois l’étude d’une œuvre et un traité par l’exemple.
« Tout, en art, est une question de rapports et le principal effort de l’artiste consiste à tisser des relations entre les diverses parties de son œuvre de manière à ce qu’elles constituent un tout, une unité. De cette unité, l’œuvre tire sa beauté, sa solidité et son équilibre, sa justesse. Ainsi des couleurs qui s’exaltent mutuellement et se côtoient en d’harmonieuses combinaisons, ainsi des tons qui ne valent que d’être fonctions les uns des autres, ainsi des formes, de leurs proportions et des diverses façons de les assembler. En sorte que tout ce qui entre en jeu dans la fabrication de l’œuvre fonctionne sur la base de cette même exigence d’interdépendance qui fait, de tout créateur, un compositeur. De là, le rôle de premier plan que devrait jouer, dans la formation de l’artiste, l’apprentissage de la composition. Et la meilleure façon de se pénétrer des principes qui la gouvernent et des procédés qui la servent demeure l’étude des œuvres à nous léguées par les maîtres. »
Les auteurs
Né en 1950, le peintre James Bloedé est l’élève de Pierre Carron et de Pierre Faure à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, de 1970 à 1974. Lauréat du concours de l’Académie de France à Rome, il a séjourné à la Villa Médicis en 1980 et 1981. Il a enseigné le dessin à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris de 1982 à 2018. Il est l’auteur de Paolo Uccello et la représentation du mouvement (ENSBA, 1996, réeds 2005 et 2016).