Louis-René des Forêts — La terre tourne et la flamme vacille

Ce livre collectif présente pour la première fois de manière exhaustive tout l’œuvre peint et dessiné de l’écrivain. On connaissait déjà par des expositions dans les années 70 et par des publications en revue (notamment le « Cahier du Temps qu’il fait » en 1991, certaines reproductions dans le « Quarto ») l’activité picturale de Louis-René des Forêts, à laquelle il s’est consacré durant plusieurs années alors qu’il avait cessé d’écrire. Mais on en avait jamais eu que des vues partielles, plus ou moins bien reproduites. C’est donc un manque que vient combler cette publication collective, en permettant de reproduire en grand format les soixante et une peintures de l’auteur et la totalité de ses dessins. L’ouvrage sert donc de catalogue raisonné de toute cette œuvre secrète pour la donner à voir de la façon la plus exacte et la plus agréable, de la découvrir enfin dans l’ampleur et l’originalité de ses compositions, dans la variété de ses réalisations plastiques.

Date de publication : 10 septembre 2021
Format : 21 x 25 cm
Poids : 1100 gr.
Nombre de pages : 256
ISBN : 978-2-85035-038-2
Prix : 30 €

Reprenant son titre à celui d’un des tableaux de des Forêts, cet ouvrage propose aussi une véritable enquête biographique et critique de la constitution de l’œuvre picturale, en reprenant patiemment la chronologie des dessins et des tableaux, pour établir précisément l’archéologie ancienne d’une activité qui remonte aux années de collège entre 1930 et 1932. On trouvera ainsi l’ensemble des dessins que le jeune des Forêts fait sous nom d’emprunt de ses camarades et de ses maîtres, et où il jette les bases de l’univers adolescent qui irrigue son œuvre jusqu’à Ostinato. On découvrira aussi une série de dessins de facture plus réaliste, des choses vues prises plus ou moins sur le vif, comme lors d’un voyage en Angleterre en 1970.
Il faut donc souligner que l’ouvrage donne accès pour la première fois à une part véritablement cachée de l’œuvre, qui est ainsi mise en rapport avec les tableaux, eux aussi donnés à voir pour la première fois de façon exhaustive, et dans un format qui leur rend mieux justice.
Cessant d’écrire entre 1968 et 1974, Louis-René des Forêts trouve dans la liberté du dessin et dans l’aventure de la gouache une autre manière de s’exprimer, sans doute plus proche d’un monde onirique auquel il donne libre cours, dans des compositions souvent baroques qui jouent des effets de redoublement et de miroir. Quand il entreprend à partir de 1975 « Légendes » qui deviendra Ostinato, il pose définitivement crayons et pinceaux. Mais le détour par la peinture, par les visions qui s’imposent à lui pendant ces années, a nourri le retour à une écriture poétique et obliquement autobiographique.
Pour accompagner ce voyage dans les tableaux et les dessins, l’ouvrage propose aussi plusieurs pistes de réflexion sur les liens entre écriture et dessin. L’introduction de DOMINIQUE RABATÉ revient sur la puissance onirique des tableaux. BERNARD VOUILLOUX établit avec soin la chronologie des dessins en commentant précisément leur évolution. PIERRE VILAR déplie les trois temporalités qui fabriquent le pouvoir d’étrangement de visions qui consonnent avec celles de PIERRE KLOSSOWSKI ou de PIERRE BETTENCOURT (dont les textes sont ici repris en fin de volume). NICOLAS PESQUÈS suggère deux récits critiques qui rendent compte du hiatus et des liens entre littérature et peinture chez des Forêts.

Ouvrage publié en partenariat avec l’Université Paris Diderot, et avec le soutien du Centre national du livre.

Les auteurs

Louis-René des Forêts est né à Paris le 28 janvier 1918. Il suit des études de droit et de sciences politiques et commence à faire paraître des chroniques musicales et littéraires. Il commence à écrire sous l’Occupation alors qu’il est dans la Résistance. Il écrit Les Mendiants, qui sera suivi du Bavard publié par Gallimard en 1946. À partir de 1953, il contribue, chez Gallimard, à la création de l’Encyclopédie de la Pléiade, avec Raymond Queneau. Il est également au comité de lecture de l’éditeur de 1966 à 1983. En 1967, il fonde la revue L’Éphémère avec Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Paul Celan, Jacques Dupin, Michel Leiris et Gaétan Picon. Il est mort le 30 décembre 2000 à Paris.

Presse

Marie Akar, Arts & Métiers du Livre
Claude Darras, Encres vagabondes
Yannick Haenel, Charlie Hebdo
Patrick Kéchichian, La Revue des deux mondes
Christian Rosset, Diacritik
François Xavier, Le Salon littéraire

Des Forets Arts & Métiers du Livre
Des Forets Encres vagabondes
Des Forets Charlie Hebdo
Des Forets Revue des deux mondes

Extraits

Feuilleter… La terre tourne et la flamme vacille

Squiggle

Chaque volume monographique de cette collection suit un artiste dans son « tracé libre », selon la formule par laquelle J.-B. Pontalis traduit l’intraduisible mot anglais squiggle. Jeu de dessin à deux que pratiquait le psychanalyste D. W. Winnicott avec ses patients enfants, le squiggle instaurait une atmosphère de communication spontanée. Entendu dans une acception élargie, il nommera ici l’espace ménagé dans chaque œuvre au dialogue, à l’imprévu, à l’inconnu.