Bestioles

« Notre face à face avec les bêtes est une partie de cache-cache. Nous nous contentons de les voir disparaître, et faute de mieux, nous les mangeons, en signe de reconnaissance. Chacun de son côté. »
Que le lecteur prête l’oreille au grincement de ce coup d’archet d’initial. Comme le laisse deviner son titre suggestif, ce livre, sacrifiant à l’hommage animalier, y sacrifie selon ses termes. On s’en assurera en tournant la page et en découvrant aussitôt un éloge de la cochonnaille – en découvrant, surtout, que Vincent Wackenheim est fabuliste, et que les « bestioles », c’est aussi nous.
Est-ce un hasard si le nom de La Fontaine paraît dès l’ouverture ? Non. Car ce recueil de textes courts tous inclassables, qui pourrait être sous-titré Pastiches et mélanges, est empreint à chaque mot d’un esprit moraliste, ironique, vivace, acide, truculent, égrillard et d’un amour sensible des choses de lettres et d’esprit que d’aucuns rattacheraient au génie français depuis Rabelais, sinon au génie alsacien depuis Sébastian Brant.
On y trouvera entre autres une façon de monographie sur la passion de Jean Paulhan pour les tatous, un essai attentif sur le bestiaire d’Albrecht Dürer, une observation zoologico-littéraire de la pieuvre chez Victor Hugo. On y trouvera un revival de la chanson de geste (« La Grande Guerre des volatiles ») en pas moins de trois épisodes, et puis une exhumation consciencieuse de recettes carnivores du XIXe siècle. On y trouvera encore l’édifiante idylle de l’humaine Madame Roll et du poissonneux Monsieur Mops ; la très-morale histoire de l’adoption d’une girafe par un ménage parisien ; un satirique récit de week-end entre amis qui dégénère en pugilat de rhinocéros. – On trouvera donc, partout dans Bestioles, en la piquante compagnie des dessins de Denis Pouppeville, un régal bien saignant de langue et une intelligence mordante.

Date de publication : 22 octobre 2020
Format : 14 x 22 cm
Nombre de pages : 144
ISBN : 978-2-85035-014-6
Prix : 20 €

Édition de deux gravures de Denis Pouppeville pour la parution de cet ouvrage : Bestiole au haut de forme et Bestiole au parapluie.

Les auteurs

Chez Denis POUPPEVILLE se mêlent personnages insolites et grotesques, mi-hommes mi-bêtes dans une truculente mascarade. Denis Pouppeville s’inscrit dans la lignée des expressionnistes flamands, James Ensor, Permeke… Son dessin mêle encres, aquarelle, gouache au gré de la plume ou du pinceau. Daumier n’est pas loin : l’humour et le sarcasme mènent la danse dans une atmosphère jubilatoire.
Né en 1947 au Havre. Études aux Beaux-Arts de Paris puis travaille comme illustrateur de presse. A aussi enseigné à la faculté des Arts d’Amiens et à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris.
Depuis 1980, nombreuses expositions en France (Galerie Béatrice Soulié, Paris, Abbaye d’Auberive, etc.) et à l’étranger (Salon d’art de Bruxelles, Lausanne, Genève, Tokyo, etc.). Plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées comme en 2011 au Fort de Condé.
Denis Pouppeville a aussi illustré de nombreux textes littéraires : Jules Renard, Jean Paulhan, Louis Calaferte, Gilbert Lascault, Alfred Jarry, Lionel Bourg, Léon Bloy…

Vincent Wackenheim est né en 1959 à Strasbourg, ce qui ne serait rien s’il n’était ensuite devenu libraire à Paris (mais d’occasion), au terme de quelques études de lettres, d’histoire et de droit, pour finir éditeur (en charge jusqu’à peu de la respectable Documentation française) – profession qui, pour être exercée avec un minimum de sérieux, demande d’avoir soi-même écrit une paire de livres, qu’on classera, faute de mieux, pour certains d’entre eux, dans la catégorie burlesque, pour peu qu’elle existe.
Il a publié Le Voyage en Allemagne (Deyrolle éditeur, 1996), La perte d’une chance (le temps qu’il fait, 2003), Coucou (Le Dilettante, 2005), La revanche des otaries (le Dilettante, 2009), La gueule de l’emploi (le Dilettante, 2011), Petit éloge de la première fois (Gallimard, folio 2€, 2011), Les décorés – en collaboration avec Christophe Mory (Art et Comédie, 2011), L’ordre des choses (Editions Léo Scheer, 2012), Chaos (Galaade, 2014) ; à nos éditions : Joseph Kaspar Sattler ou La Tentation de l’os (2016) et Bestioles (2020).

Extraits

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Littératures

Indifférente aux démarcations de genres, la collection « Littérature » entend représenter une approche curieuse de la création littéraire contemporaine. Poésie, récits singuliers, journaux, carnets, correspondances… : sans autres guides que la surprise et l’émotion, elle s’ouvre à des formes inédites, entêtantes, qu’elle enrichit en les accompagnant d’œuvres originales.

Indifferent to the dividing lines between genres, the collection « Literature » aims to represent a curious approach of the contemporary literary creation. Poesy, singular stories, diaries, notebooks, correspondence… : with no other guides than surprise and emotion, it opens up to new and enhanced forms, paired with original works of art.

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