Atopiques

« L’anonymat est un combat » disait Jean Clay. Une discrétion revendiquée plane sur l’existence et sur l’œuvre de celui qui a fondé les prestigieuses éditions Macula en 1980. Atopiques rassemble ses écrits sur l’art les plus importants, parus notamment dans les revues Robho et Macula qu’il a fondées avec une passion érudite, au fil des années 1960 à 1980. Des contributions des historiens de l’art Yve-Alain Bois et Thierry Davila en éclairent la portée théorique et historique.

Date de publication : 4 octobre 2024
Format : 16 x 20 cm
Poids : 1100 gr.
Nombre de pages : 496
ISBN : 978-2-85035-144-0
Prix : 30 €

Journaliste et critique, passé par Le Monde puis par Réalités, mais aussi historien de l’art et éditeur, Jean Clay fut animé par une constante volonté esthétique et politique de « multiplier les instruments de l’expression », autrement dit d’inventer matériellement ses propres modes d’expression. Ainsi ses écrits sur l’art rassemblés ici sont-ils indissociables des deux grandes aventures éditoriales qu’il a initiées, avec la revue Robho de 1967 à 1971, puis avec la revue Macula de 1976 à 1979. Fidèle à cette histoire, Atopiques se divise en deux grandes parties. La première donne à lire ses écrits des années Robho, alors qu’il anime cette revue fondée avec le poète Julien Blaine, qui visait à mettre en crise les institutions sociales et politiques, notamment littéraires et muséales. Tandis que la seconde partie donne à lire ses écrits des années Macula, durant lesquelles il se consacré, avec l’historien de l’art Yve-Alain Bois, à cette nouvelle revue qui visait quant à elle plus particulièrement à mettre en crise le tableau lui-même, ce dernier considéré comme forme cristallisant divers enjeux esthétiques et politiques.
Dans un entretien avec Th Davila et V. Mavridorakis, Jean Clay raconte entre autres la création de Macula, dans une atmosphère « surexcitante intellectuellement », celle des années 1970 et 1980, époque où essaimaient les pensées de Walter Benjamin, que l’on découvrait dans les traductions de Jean Lacoste, de Michel Foucault, Jacques Derrida, Tzvetan Todorov, Roland Barthes, Hubert Damisch, Georges Didi-Huberman, ou Rosalind Krauss… Se remémorant son parcours, Jean Clay évoque le jour où Yve-Alain Bois l’invita à boire une bière chez Michel Foucault, ou encore le jour où, écoutant Georges-Didi Huberman parler de sa thèse sur l’iconographie photographique de la Salpêtrière dans le séminaire d’Hubert Damisch à l’EHESS, il eut l’idée d’en faire un livre.
Dans les écrits qu’il consacre à l’art qu’il aime – « l’art optique, l’art du mouvement, l’art-événement, l’art-environnement, l’art-invisible, l’art-multiple, l’art-collectif » – il use, comme le note Thierry Davila, de « tout un vocabulaire renouvelé, enrichi, travaillé et étendu de la description », qui sert « une observation minutieuse et aiguë des singularités concrètes œuvrantes ». Ces singularités, vers lesquelles Jean Clay aiguille notre attention, ce sont les artistes Josef Albers, Martin Barré, Lygia Clark, Hans Haacke, Richard Paul Lohse, Édouard Manet, Rafael Martinez, Jackson Pollock, Robert Ryman, Jesús-Rafael Soto, Takis ou Georges Vantongerloo.

Ouvrage publié en partenariat avec l’INHA.

Les auteurs

Jean Clay, né est 1934, est écrivain, historien de l’art et éditeur. Il a notamment fondé la revue Macula, dont six numéros paraîtront entre 1976 et 1979, puis les éditions du même nom, qu’il a dirigées de 1980 à 2011, et dans le catalogue desquelles se côtoient de grands noms de l’histoire de l’art, ceux de Georges Didi-Huberman, Jean-Claude Lebensztejn, Rosalind Krauss, Clement Greenberg, Aby Warburg, Otto Pächt ou Aloïs Riegl. Il est aussi l’auteur de trois ouvrages dits de vulgarisation qui ont marqué leur époque et restent des références, aux éditions Hachette-Réalités : L’Impressionnisme (1971) ; De l’impressionnisme à l’art moderne (1975) ; Le romantisme (1980).

Presse

Laurent Jenny, En attendant Nadeau
Christian Rosset, Diacritik
Christian Ruby, nonfiction.fr
Yves Tenret, Bon pour la tête

Tenret Clay Bon pour la tête

Essais sur l’art

L’essai est une forme qui se détermine à chacun de ses usages, une forme différant sans cesse d’elle-même, autrement dit une forme ouverte. Ne jamais quitter le terrain de l’expérimentation pour celui de la certitude, c’est ce que voudraient permettre ces « essais sur l’art », qui dans leur pluralité ont en commun de chercher moins à dire une vérité figée sur les œuvres qu’à remettre en jeu et en mouvement leur secret.
« Un discours sur l’œuvre de peinture qui ne serait autre que le discours de l’œuvre de peinture est-il possible ? » (Louis Marin) — voilà qui pourrait être un des enjeux de cette collection.

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