Nicolas Pesquès
Nicolas Pesquès, né en 1946, commence à écrire en mai 1971.
Le poème La face nord de Juliau débute en 1980 ; il compte aujourd’hui dix-huit livres publiés (chez André Dimanche et chez Flammarion). À l’origine, il s’agit d’une tentative de transposition : appliquer à l’écriture d’une colline ardéchoise l’insistance et l’assiduité de Cézanne sur son motif. Exprimer pas à pas le vif et l’intégralité du paysage. Mais dire une colline, compte tenu des phrases qui la façonnent et du corps qui les éprouve, c’est entrer dans la nuit de l’expression. Le projet est devenu une aventure. Il a absorbé son questionnement, déplacé les éclairages. Il est happé et repoussé par cette relation qui interroge « la nature des choses » via l’articulation d’un langage. Le projet est inachevable. En tant que poème, il est imprévisible. C’est du cœur de cette cécité qu’il travaille. La dix-neuvième et dernière version de La face nord de Juliau paraîtra chez Flammarion en 2023. La question de l’image sera centrale, comme dans ses écrits sur Gilles Aillaud.
Les autres poèmes publiés peuvent être considérés comme des excroissances, des poussées respiratoires hors du tronc central. Parallèlement, la fréquentation de la peinture accompagne et nourrit l’ensemble du travail, ce dont atteste Sans peinture (L’Atelier contemporain, 2017), recueil de textes sur les œuvres de Pierre Buraglio, Anne Deguelle, Bernard Moninot ou Shirley Jaffe, entre autres.
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