Lin Delpierre

Passé par les prestigieuses résidences de la Villa Medicis à Rome et de la Villa Kujoyama à Kyoto, Lin Delpierre, né en 1962, court les continents et leurs mégapoles. Nourri de littérature (un premier livre sur Pavese), poète ouvert sur les arts (un de ses textes inspirera un compositeur de l’Ircam), il invente son écriture photographique de la passante, sérielle, où la forme des corps féminins et le décor urbain tressent des correspondances délicates et insolites. De Berlin à Bamako, de Bombay à Buenos-Aires, entre autres, arpentant inlassablement un quartier choisi avec soin, à distance de bras et dans la mobilité d’un Leica, ce sont des « effractions intimes » qu’il opère, souvent déclinées en tryptiques associant aux personnes des lieux sans figures. On retrouve la série et l’énergie physique dans son travail sur Courbet effectué dans le temps long de la chambre grand format, au travers de paysages qui ne se livrent pas aisément, mais où Delpierre cherche ici comme ailleurs, la douceur autant que l’âpreté, loin de toute identification trop romantique ou réaliste.
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