Feuillets complices

Quand écrire pour des artistes est une expérience éthique avant d’être esthétique… Pas de vérité préalable, de normes au nom de quoi juger les œuvres. D’abord des relations vécues. Complicités : proximités, ententes, mais aussi différences préservées, altérités indomptables. Les œuvres parlent, dans leurs langues singulières en grande partie intraduisibles. De quoi parlent-elles ? Avec quels « mots », quelles « phrases » ? Les pratiques créatrices des artistes ouvrent des espaces, des paysages, des horizons inédits. Elles dessinent des constellations étrangères, des entrelacs nouveaux. Comment apprendre à accompagner de telles aventures ?

Date de publication : 15 novembre 2024
Format : 16 x 20 cm
Poids : 500 gr.
Nombre de pages : 176
ISBN : 978-2-85035-159-4
Prix : 25 €

L’auteur regroupe plusieurs textes qu’il a, au fil du temps et depuis une trentaine d’années, rédigés pour quatorze d’artistes, à l’occasion d’expositions, de catalogues ou d’autres manifestations. Le fil directeur de l’ensemble est suggéré par le titre : il s’agit pour l’auteur de poursuivre la réflexion qu’il avait engagée avec la rédaction de son livre Retours d’échos, publié en 2021 par L’Atelier contemporain.

La thématique, diversement traitée, concerne les rapports qui se tissent entre pratiques artistiques et pratiques d’écriture. Si les secondes ne peuvent en aucun cas prétendre énoncer la « vérité » des premières, de quelles approches, de quels présupposés témoignent-elles ?

L’intuition est qu’écrire pour un artiste vivant est toujours une sorte d’aventure qui n’est précédée par aucun mode d’emploi, aucune norme préalablement établie à laquelle il serait possible de se conformer. Si cela rend l’exercice périlleux, il y gagne aussi en expérience éthique. L’écriture – c’est là l’une des motivations de cet essai – n’a de légitimité que quand elle rend compte de l’altérité imprescriptible des œuvres dont elle parle et des artistes qui les ont créées. À la proximité d’une entreprise commune s’adjoint nécessairement la distance qu’il convient de respecter entre deux modalités différentes de la création et entre deux singularités personnelles. La notion de « complicité » entend suggérer l’une et l’autre.

Le regroupement de textes rédigés en des circonstances différentes et à des moments répartis sur un temps relativement long apparaît comme une occasion de manifester par l’écriture les évolutions, continuités et discontinuités, fidélités et reformulations des œuvres des artistes concernés : Désiré Amani, Patrick Bailly-Maître-Grand, Marie-Odile Biry-Fénique, Jean Claus, Étienne-Martin, Valérie Favre, Ilana Isehayek, Philippe Lepeut, Ann Loubert, Pascal Poirot, Laurent Reynes, Germain Roesz, Daniel Schlier, Sylvie Villaume.

Les auteurs

Daniel Payot, enseignant en philosophie de l’art, est professeur émérite de l’Université de Strasbourg, dont il a été aussi le président. Il a été adjoint à la culture de la Ville de Strasbourg. Ses principales publications : Le Philosophe et l’Architecte, Aubier-Montaigne, 1982 ; Anachronies de l’œuvre d’art, Galilée, 1990 ; Effigies – La notion d’art et les fins de la ressemblance, Galilée, 1997 ; La statue de Heidegger, Circé, 1998 ; Après l’harmonie, Circé, 2000 ; L’art africain entre silence et promesse, Circé, 2009 ; Constellation et Utopie. Theodor W. Adorno, le singulier et l’espérance, Klincksieck, 2018.

Essais sur l’art

L’essai est une forme qui se détermine à chacun de ses usages, une forme différant sans cesse d’elle-même, autrement dit une forme ouverte. Ne jamais quitter le terrain de l’expérimentation pour celui de la certitude, c’est ce que voudraient permettre ces « essais sur l’art », qui dans leur pluralité ont en commun de chercher moins à dire une vérité figée sur les œuvres qu’à remettre en jeu et en mouvement leur secret.
« Un discours sur l’œuvre de peinture qui ne serait autre que le discours de l’œuvre de peinture est-il possible ? » (Louis Marin) — voilà qui pourrait être un des enjeux de cette collection.

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