Nicolas Pesquès

Nicolas Pesquès, né en 1946, commence à écrire en mai 1971.
Le poème La face nord de Juliau débute en 1980 ; il compte aujourd’hui seize livres publiés (chez André Dimanche, puis Flammarion). À l’origine, il s’agit d’une tentative de transposition : appliquer à l’écriture d’une colline ardéchoise l’insistance et l’assiduité de Cézanne sur son motif. Exprimer pas à pas le vif et l’intégralité du paysage. Mais dire une colline, compte tenu des phrases qui la façonnent et du corps qui les éprouve, c’est entrer dans la nuit de l’expression. Le projet est devenu une aventure. Il a absorbé son questionnement, déplacé les éclairages. Il est happé et repoussé par cette relation qui interroge « la nature des choses » via l’articulation d’un langage. Le projet est inachevable. En tant que poème, il est imprévisible. C’est du cœur de cette cécité qu’il travaille.
Les autres poèmes publiés (dont Trois Poèmes, Éditions du Limon) peuvent être considérés comme des excroissances, des poussées respiratoires hors du tronc central. Parallèlement, la fréquentation de la peinture accompagne et nourrit l’ensemble du travail (voir « Sans peinture »).