Frédérick Tristan

Frédérick Tristan (1931-2022), Prix Goncourt 1983 (Les Égarés), Grand Prix de Littérature de l’an 2000 pour l’ensemble de son œuvre, fut professeur d’iconologie à l’Institut des Carrières artistiques de Paris (ICART). Loin des modes et des théories littéraires en vogue – même rattrapé, plus tard, par l’étiquette « nouvelle fiction », il reste résolument décalé –, Tristan va tisser sa toile, travaillant l’écriture, spéculant sur les correspondances entre les mythologies et les croyances, européennes ou non, ce qu’il appelle ses « métaphysiques », en alchimiste expert et inspiré.
Dans son laboratoire, il a concocté de clairvoyantes synthèses (Les Premières Images chrétiennes, Fayard, 1996 ; Houng, les sociétés secrètes chinoises, Balland, 1987), joue du bestiaire et des emblèmes, transmue fables, de Chine (Le Singe égal du ciel, Bourgois, 1972) ou des Ardennes (Géants et gueux de Flandres, Balland, 1979), et histoires réelles (Naissance d’un spectre, Bourgois, 1969 ; La Cendre et la Foudre, Balland, 1982). Par-delà les genres et les époques, le mage conteur traque les masques et dévoile les certitudes factices du cartésianisme, émule de Hildegarde de Bingen et de Jacob Boehme, s’offre des récréations (Stéphanie Phanistée, Fayard, 1997) en éclats baroques et dépoussière les bibliothèques endormies (L’Énigme du Vatican, Fayard, 1995). [Le site Internet de F. Tristan.]