André du Bouchet
André du Bouchet passe son enfance en France jusqu’à la débâcle de 1940 qui le jette sur les routes, avec le dictionnaire Bailly de grec sous le bras. Sa famille s’exile aux États-Unis où il passe son adolescence, et mène ses études à l’université d’Harvard, devenant même professeur d’anglais.
André du Bouchet revient en France à la fin des années 1940, et commence à écrire des critiques sur Victor Hugo, Baudelaire ou Shakespeare. Ses premiers écrits poétiques des années 1950 paraissent sous la forme de plaquettes qui seront plus tard refondues dans son opus majeur, Dans la chaleur vacante.
Sa poésie exigeante, réfractaire à tout embrigadement, s’inscrit dans le sillage de Stéphane Mallarmé et voisine avec celle de Pierre Reverdy ou René Char ; elle ouvre sur un paysage dans lequel erre l’homme, hiératique et pourtant central. Il est le cofondateur en 1967 avec Yves Bonnefoy et Jacques Dupin de la revue L’Éphémère, qui accueille des poètes comme Philippe Jaccottet ou Paul Celan.
Parallèlement à son travail poétique, André du Bouchet écrit livres et textes sur Poussin, Seghers ou ses contemporains et amis Alberto Giacometti, Bram van Velde et Pierre Tal-Coat. Ceux-ci illustreront de nombreux livres d’André du Bouchet.
Il signe aussi de nombreuses traductions comme celles de Friedrich Hölderlin, Ossip Mandelstam, Faulkner, Joyce et Shakespeare.
Installé à Truinas dans la Drôme depuis de nombreuses années, André du Bouchet y décède le 19 avril 2001.
[Pierre Tal-Coat, 1975, mine de plomb sur vélin, 41,5 x 26,5 cm]